Education des enfants en Afrique, brisons les mythes !
Je suis heureuse d’être devenue mère et je ne cesserai de rendre grâce à Dieu pour cette grâce. Les enfants sont un bien précieux que Dieu nous confie afin que nous en prenions soin. Malheureusement en Afrique, l’éducation des enfants se fait avec beaucoup de mythes sur lesquels il convient de lever le voile.
Il en existe plusieurs, mais je n’en citerai que deux.
Le premier peut se résumer ainsi :
- Mettre un enfant au monde est un investissement
Hélas, nous portons durant toute notre vie ce fardeau de réussir pour prendre soin de nos parents quand ils seront vieux. Certains vous obligent même à faire un métier que vous n’aimez pas simplement par pur égoïsme. Celui qui met un enfant au monde voit en lui un investissement qui doit pouvoir lui rapporter quand il sera vieux. Il en fait beaucoup au cas où l’un refuserait de s’occuper de lui, il y aura 10 autres qui pourront le faire. Je ne dis pas que nous ne devons pas être redevables à nos parents, prendre soin d’eux, cela est tout à fait normal. Mais quand ce devoir devient une obligation, voire une exigence, l’essence même de cette reconnaissance que nous leur devons est biaisée.
Le second :
- Un enfant corrigé durement, s’assagit rapidement
L’éducation des enfants sous nos tropiques rime très souvent avec coups et violences verbales (injures). J’en ai fait les frais toute mon enfance et même jusqu’au secondaire. Je sais que nous sommes plusieurs à avoir grandi dans ces conditions. N’ayant eu que cela comme modèle, je commençais à le répliquer sur ma fille. Aujourd’hui j’en suis à une autre conclusion : frapper son enfant n’est pas la solution idéale pour inculquer une bonne éducation à nos enfants !
Devenir mère a été un parcours assez difficile pour moi, étant la cadette de la famille, je n’avais pas vraiment vécu les caprices d’un enfant. Je supportais donc difficilement les crises de colère imprévisibles de ma fille.
Je ne savais pas ce que c’était que de parler avec un enfant. Pour moi, il fallait corriger l’enfant pour lui faire entendre raison. Mais au fur et à mesure que je mettais en pratique ce « principe », je sentais que ma fille s’éloignait de moi émotionnellement, elle avait peur de mes réactions et je m’en voulais terriblement.
C’est ainsi que je décidai de changer, d’adopter une autre attitude. Après maintes recherches sur des forums, des blogs, dans des livres et auprès de mes amis, voici la méthode, mûrie par moi-même, que j’ai appliquée :
L’écriture comme méthode thérapeutique
Je mettais par écrit tout ce que je ressentais lorsque je me mettais en colère. Je présentais ces points dans la prière à Dieu afin qu’il me donne la force de me mettre au-dessus. Chaque fois que je sentais que les mêmes situations décrites plus haut allaient se répéter, je sortais prendre de l’air où je lui demandais de se retirer de ma présence.
J’ai appris à la prendre dans mes bras
Encore une fois, nous n’avons pas cette culture en Afrique. Les câlins, ce n’est pas le plus important dans l’éducation des enfants, certains parents les considèrent comme des choses de « blancs ». Pourtant, ce sont de petits gestes, qui peuvent transformer des vies.
J’ai changé de méthode de punition
Au lieu de la frapper, je la privais des choses qu’elle aimait le plus (rester près de moi, sa poupée, son yaourt) etc. J’ai constaté qu’elle se sentait plus mal avec ces privations que lorsque je lui portais main.
Qu’ai-je obtenue ?
Ma relation avec ma fille s’est beaucoup améliorée. Je suis plus qu’une mère pour elle aujourd’hui, je suis son amie. Même si elle est encore jeune pour comprendre, je suis convaincue que ce sont de bonnes « graines » que je sème en elle. Elle est de moins en moins violente et obéit plus facilement qu’avant.
Il y a aussi ces paroles que je lui demande de réciter très souvent pour lui apprendre des notions de la confiance en soi : « Je suis jolie, je suis gentille, je suis intelligente ! »
Aujourd’hui quand je lui dis « je t’aime » elle me répond « je t’aime très fort maman ». Souvent j’en ai les larmes aux yeux, c’est tellement bon de se sentir aimée !!
1 Comment
Merci pour l’invitation à la prise de conscience. En effet nous avons tous hérite de ces pratiques et nous les transmettons à nos progénitures. D’apres Charles Swindoll « La vie est de 10% ce qui vous arrive et 90% comment vous réagissez. » Alors nous comprenons que chacun est responsable de vouloir transformer tout ce qui rentre en lui. Ainsi quand il y a des prises de conscience pareille comme la votre et surtout une vulgarisation de des experiences nous permettons à d’autres personnes d’etre centre de transformation de blèssures emotionnelles pour une vie plus epanouie. Merci pour le temoignage et le partage de ta foi chretienne. Shaloom