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Victime de violences conjugales, comment j’ai dû partir pour sauver ma vie (partie 2)

Mais il ne s’avoua pas vaincu, car il loua les services d’un agresseur pour me défigurer. Il ne supportait pas les compliments que me faisait notre entourage, tout l’exécrait. Par grâce, il fut entendu lors des instructions qu’il donnait au téléphone par un autre voisin, qui ne passa pas par quatre chemins pour me dire tout net ce qui était en train de se tramer contre moi. Je n’empruntai donc plus les voies que j’avais l’habitude de prendre pour rentrer à la maison. Je changeai de trajectoire à chaque fois.

Il pouvait me réveiller à partir de 4h du matin, me faire asseoir et m’injurier jusqu’à 22 heures du même jour. Je n’avais pas le droit de me lever même pour aller uriner, je n’avais pas le droit de me lever même pour aller ouvrir la porte si on tapait, je n’avais pas le droit de répondre à ma voisine qui s’inquiétait de ne pas m’entendre et qui de ce fait, m’appelait à haute voix à travers la cloison qui séparait nos maisons, ni répondre à un coup de fil.

C’est dans ce climat de terreur et de violence sans nom que je vivais.

Il savait ! OUI IL SAVAIT que le premier contact que j’aurai avec l’extérieur me ferait ouvrir les yeux ; Mes amis me l’auraient dit : « Mais qu’es-tu en train de devenir ? Ce n’est pas toi ».

Ce qui devait survenir survint, il quitta le domicile conjugal en s’affichant ouvertement avec sa maîtresse ; ils ne manquèrent aucune occasion de m’humilier dans le quartier, vu qu’ils étaient juste à côté de la maison ou nous habitions. Je sombrai donc dans une dépression sans nom, suite aux sévices subis, je perdis l’usage de la parole pendant 02 ans. Ma souffrance était telle que je me dis un soir que la mort serait plus douce que la douleur d’âme que je ressentais, j’entrepris donc de me suicider en ingurgitant des médicaments. Je fus sauvée encore in extremis par un ami et ma chère voisine qui s’intriguaient de ne pas avoir de mes nouvelles. Ma porte aussi fut défoncée et je fus récupérée à temps.

Mes parents surent finalement le calvaire que je vivais depuis toutes ces années, mais je ne parlais plus. Je n’étais plus que l’ombre de moi-même. Je pouvais écrire sans plus. Une amie me conduisit dans un groupe de parole, il me fut demandé de transcrire par écrit tout ce que j’avais vécu durant toutes ces années ; j’y arrivai non sans difficultés et c’est ainsi que je pus faire résilience et me remettre à parler.

Je sus que le rire était thérapeutique ; je sus que la marche à pieds sur de longues distances en temps frais, la bouche ouverte, faisait se régénérer certaines neurones et faciliter la locution. Chacun y allait de sa recette et de sa méthode pour m’aider à « revivre ».

Si je devais donner ici chaque détail des violences vécues, je livrerai une encyclopédie en plusieurs tomes.

A demain pour la suite du témoignage de BG.


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