Bossnad Happynad

Ce que j’aurai aimé savoir avant de démissionner pour entreprendre

Plus de deux ans que j’ai fait le grand saut, que j’ai démissionné pour entreprendre. Il y a tellement de choses à célébrer, tellement de réalisations qui ont dépassé mes rêves les plus fous. En rétrospective, cependant, il y a un certain nombre de choses que je sais aujourd’hui et que j’aurais aimé savoir au départ, avant de me lancer dans cette aventure. Voici quelque unes de ces choses :

  1. Entreprendre est un état d’esprit. Même si tu es employée dans une structure, tu peux entreprendre si tu le désires.
  • Les personnes qui t’encourageront à partir, ne te soutiendront pas forcément le moment venu et quand tu auras besoin d’elles. A la place des encouragements, tu entendras des « je t’avais dit » !
  • Les aînés qui te promettront des « marchés » ou même une aide financière, disparaîtront aussi comme par magie.

La leçon ? Tu ne peux compter que sur toi seule !

  • Lorsque tu gagneras de l’argent, ton conjoint, tes amis, ta famille te souriront mais quand tu en perdras ou lorsque tu en gagneras moins, ils seront les premiers à te rappeler que tu as fait le mauvais choix et qu’en fait ta vie de salariée était un paradis.
  • Entreprendre, ce n’est pas que compter sur la providence divine. Il faut très bien se préparer et s’organiser. Il arrivera des moments où tu auras l’impression que Dieu aussi t’a oublié, lui le plus grand entrepreneur du monde !
  • Tes aînés dans le domaine (entrepreneurs comme toi) sur lesquels tu étais sensé t’appuyer pour avancer, se cherchent aussi donc c’est chacun pour soi !
  • Lire la biographie de Steve Jobs et vivre ses expériences d’entrepreneur suscite deux choses : on peut lire très vite, s’en inspirer beaucoup mais, le vivre réellement c’est une autre histoire !
  • L’Etat, les structures ministérielles, ou même les entreprises qui prétendent aider les entrepreneurs, organisent souvent des rencontres dans le but de remplir leur liste de présence et rédiger leurs rapports d’activités. Ne crois pas qu’ils se préoccupent réellement de toi.
  • Si par bonheur, tu cherches à décrocher un contrat chez ton ancien employeur, tes anciens collègues te feront comprendre que celui qui décide d’entreprendre est déjà riche !
  • En ce que concerne les clients, il y en de toutes sortes ! Ceux qui m’ont le plus traumatisée, ce sont les clients « lions ». Ils sont très chauds au départ, ils te font croire que le budget pour financer le projet est déjà décaissé et qu’ils n’attendent que toi. Tu vas te battre de toutes tes forces, boucler la commande. Ils disparaîtront ensuite en te disant qu’ils ont eu des problèmes de dernières minutes, des imprévus. Si tu comptais sur ces clients pour tes charges, pour la fin de l’année ? Eh bien tu peux toujours attendre.
  • Compter sur un seul client pour gérer ta prochaine fin de mois, est suicidaire !
  • Les structures qui ont vocation à financer et assister les jeunes entrepreneurs ne répondent pas présentes quand on en a besoin.
  • Lorsque tu es une femme entrepreneure, l’attitude de ton compagnon est très déterminante dans ta motivation. Si c’est un homme compréhensif, il acceptera d’assumer les charges du ménage, te donnera de l’argent, le temps que tu te retrouves. Si ce n’est pas le cas, bonjour les disputes, les mésententes, les rapports sexuels au compte-goutte…

Assure-toi aussi d’en avoir fini avec les maternités ou du moins de faire une pause !

  • On oublie le shopping, les achats intempestifs parce-que qu’entreprendre, c’est vivre au quotidien dans l’incertitude totale. C’est comme les montagnes russes ! Et c’est là que tu te souviendras de tes cours de comptabilité et de gestion financière !
  • Avoir un numéro de compte contribuable au CEPICI ne veut pas dire la « réussite ».
  • Si par bonne foi, tu déclares tôt ton entreprise, tes nouveaux amis seront les agents des impôts. Ils sont très disponibles pour calculer les pénalités !
  • Avant de démissionner, je croyais qu’embaucher, former une équipe, c’était assez facile, il y a tellement de demandeurs d’emploi sur le marché ! Je vous conseille de passer par la case « Master en ressources humaines » avant de démarrer.
  • Tes employés ne seront jamais aussi motivés et engagés que toi dans la réussite de ce projet. Ne pense pas que tu pourras très vite te reposer sur tes lauriers.
  • Tout le monde n’est pas de bonne foi !
  • Travailler pour soi est 100 fois plus difficile que travailler pour un employeur, du moins dans les premières années ?? Enfin, je ne sais pas trop…

Les réalités du terrain peuvent très vite briser la magie du rêve.

  • Avoir un gros marché un mois ne signifie pas qu’il en sera de même le mois prochain.
  • Un entrepreneur n’a pas plus de temps qu’un salarié. Nous avons tous 24h, tout dépend de l’utilisation que chacun en fait.
  • Dans les trois premières années, tu ne peux pas vraiment t’épanouir parce-que tu n’es pas stable financièrement. Les finances, c’est tellement crucial.
  • Le business plan ou le business model n’est pas que pour trouver des financements, c’est aussi pour soi-même, pour se sauver de la faillite précoce !

    Personne ne fera autant de sacrifices que toi-même.

  • Tu connaîtras le stress du paiement des salaires à la fin du mois. Tu te souviendras de ce que tu faisais toi-même à ton employeur ! La roue tourne dit-on !
  • Avoir un mentor, c’est important pour t’aider à surmonter les obstacles, car seul (e) tu peux sembler perdu(e) ! Je ne cesserai de remercier mon coach qui à toujours été là pour moi.
  • Aujourd’hui, je réalise à quel point « salaire est doux » ! Le vrai bonheur on ne l’apprécie que lorsqu’on l’a perdu…
  • Ne démissionne jamais sur des disputes parce-qu’on ne sait jamais dans la vie. On a tous besoin des autres à un moment ou à un autre.
  • Les succès story à l’américaine, c’est encore du rêve en Afrique. Tu dois travailler dur si tu veux réussir ton business.
  • Entreprendre, c’est avancer un pied après l’autre. Pas tout le corps en même temps !
  • La passion ne suffit pas toujours. Tu vas te décourager très souvent. Mais, Dieu voit tes larmes et ta souffrance ! Sinon que peut-on espérer de plus ?
  • Internet aussi ne suffit toujours pas. Certains clients veulent voir tes locaux, avoir ton numéro de téléphone fixe, demande des factures normalisées alors que tu n’es qu’à tes débuts.
  • Tu peux tellement de choses auxquelles tu n’aurais même pas penser. Entreprendre, c’est se découvrir en premier. Tu connaîtras mieux tes forces et tes faiblesses.

Entreprendre, c’est la meilleure école de développement personnel !

  • Entreprendre, développe la créativité parce-que c’est au pied du mur qu’on voit les vrais talents !
  • Si tu sais bien le gérer, tu pourras passez suffisamment de temps avec ton conjoint et tes enfants. La famille c’est la meilleure source d’inspiration !

Il faut s’inspirer plus des erreurs que des réussites.

  • Démissionner n’est pas le plus dur. Le plus dur, c’est de réussir ce pourquoi on est parti.
  • Dans tous les cas, on est plus riche en connaissances et en expérience que les 99 autres qui n’ont jamais tenté l’aventure !
  • Envisager un feedback en entreprise, est aussi permis…

J’écris cet article parce-que les écrits restent et que je veux me souvenir de cette période de débutante pour ne pas oublier ce que j’ai vécu quand le succès sera au rendez-vous. Certainement oui, il sera au rendez-vous ! 

Même si pour moi, certaines réalités sont douloureuses, je n’oublie jamais que cette aventure a été l’une des plus formidables de toute ma vie.


 
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