Victime de violences conjugales, comment j’ai dû partir pour sauver ma vie (partie 1)
Chers lecteurs de Priscanad, il me tardait de publier cet article ! je partage avec vous aujourd’hui, le témoignage de vie d’une de mes clientes qui a bien voulu partager son expérience avec nous. J’espère qu’il nous fera grandir sur le chemin de notre évolution personnelle !
Excellente lecture à tous !
Partie 1:
J’ai commencé à être battue seulement 06 mois après le mariage, mais je n’ai rien dit. J’ai voulu appliquer cette fausse idée inculquée à la femme Africaine, qui fait se laisser mourir des centaines femmes et qui est celle-ci « il faut tout supporter, le foyer est difficile, la femme doit tout accepter pour rester dans son foyer ». Je me suis tue, j’ai caché que j’étais battue par cet homme qui paraissait devant tous comme un ange, et que mes parents aimaient tellement.
Les sévices continuaient à se développer sur un autre plan, car malheureusement ce Monsieur était un grand complexé et ne supportait aucun de mes progrès. Vint alors la mission méticuleuse qu’il s’assigna aux fins de m’amener à détruire ma confiance intérieure, me dévaloriser entièrement et il réussit à y parvenir. Pendant 05 ans, j’étais coupée de mes amis que je n’avais plus le droit de voir, ni de fréquenter, ainsi que de mes parents que je me cachais pour aller voir. Voilà ce qui m’était rabâché par cet homme à longueur de journées pendant ces années, je te les répète de façon crue, telles qu’elles m’ont été dites :
– je ne t’aime plus ; Je me suis trompé et je ne t’ai jamais aimée, je voulais juste « tirer un coup » pars de ma vie maintenant.
– tu es le plus mauvais choix de toute mon existence. Je maudis le jour où je t’ai rencontré. Ce jour-là j’aurais dû prendre mes jambes à mon cou et fuir loin de toi.
-je me suis trompé ; en tous cas si tu veux rester dans ce foyer, saches que tu n’as pas de mari quoi !
-Ne lies pas ton destin au mien ; De toutes façons, je ne nous voyais pas vieillir ensemble
-C’est normal que je pense à une autre femme quand je couche avec toi
-je ne te fais pas confiance. Tu es capable de me tuer. Tu gbasses la nourriture.
-Tu ne me portes pas chance ; tu es une femme de malheur.
-Toi, tu es une femme toi ? Tu me dégoutes, je te hais.
-Tu crois que si tu meurs ça me fera quoi ? Puisque je te demande de partir et que tu ne veux pas, si tu meurs cela ne fera que m’arranger, tu m’auras naturellement libéré ;
-Si tu m’aimes vraiment, demandes le divorce, libères moi. Ma mère m’a dit de ne pas le faire moi-même car cela risque de ne pas me porter chance
-Tes parents et toi, vous êtes des imbéciles, des chiens, des misérables, des êtres sans dignité. Tu as de la dignité toi ? Si tu avais de la dignité, tu serais partie avec tout ce que je te fais subir, mais tu n’as aucune dignité voilà pourquoi tu es encore là.
Je n’avais personne à qui parler, je gardais tout pour moi, je n’étais plus que l’ombre de moi-même. Ma souffrance était indicible et pourtant je souriais à tout le monde et jamais personne ne prenait le temps de me « regarder dans les yeux » emplis de tristesse derrière mes larges sourires.
Femme amie, Femme sœur, j’ai été aussi sauvée par « mon premier parent » le voisinage ; de très bons rapports j’avais avec toutes les dames de la résidence dans laquelle j’habitais.
Quand leurs mères venaient les voir du village, je faisais à manger pour souhaiter la bienvenue, je n’hésitais pas à les aider dans leurs tâches ménagères, prêter main forte quand on avait besoin de moi pour tout ce que mes capacités me permettaient de faire. Cette sociabilité m’a sauvée aussi la vie.
Un jour, ce ne fut pas le couteau qui fut pris contre moi, mais du poison qui fut remis par lui à sa nièce pour le mettre dans mon repas. S’exprimant dans sa langue maternelle pour donner des instructions à sa nièce, qui refusa énergiquement cette macabre proposition, il fut entendu par la mère de ma voisine. Cette dernière vint lui dire fermement de renoncer à son méfait parce qu’elle me protégerait. Quand toute innocente je rentrai ce soir-là à la maison, le cœur battant comme chaque soir, puisque ne sachant pas ce qui m’attendrait comme violence à subir, je trouvai la vieille dame sur le chemin à m’attendre. Elle s’enquit de ma journée et nous rentrâmes ensemble dans la résidence. Elle ne voulait pas me laisser entrer chez moi, et s’arrêta devant ma porte. Elle m’apporta même un bon plat qu’elle avait cuisiné et insista pour que je mange avec elle. Elle me gava tellement de nourriture que j’avais peine à respirer. De ce fait, quand mon « mari » entra le soir avec de la nourriture, il la trouva chez nous et le regard haineux qu’il lui lança me déconcerta, mais elle n’en eut cure. Il me pressa de manger, mais j’étais rassasiée, je ne pus plus rien avaler.
Ce n’est que quelques jours plus tard que sa nièce en larmes m’avoua ce qui s’était passé ce jour-là, et la vieille dame passa aux aveux.
Lire la partie 2 et la partie 3